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La nationalité, frein ou opportunité ? Cas de Michael au Bénin 
Témoignage
La nationalité, frein ou opportunité ? Cas de Michael au Bénin 
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
July 02, 2025

La nationalité peut-elle être un frein à l’insertion professionnelle dans l’administration publique dans un pays étranger en Afrique ? Mieux, lorsqu’on est en quête d’expériences, pour mettre le pied à l’étrier ? Michael raconte à Dialogue Migration son expérience au Bénin.

Etudiant en deuxième année de master en réseau de télécommunication informatique, avec trois ans d’expérience professionnelle Michael* est un Centrafricain.  Ses expériences professionnelles, il les a faites au Ministère de l’économie et des finances du Bénin, et dans certaines entreprises privées. C’est tout enthousiaste qu’il partage son expérience avec Dialogue Migration cet après-midi de juin 2025 à Cotonou.

« En tant que Centrafricain qui se retrouve au Bénin et qui travaille au Bénin, c’est d’abord une belle expérience parce qu’en n’étant pas chez soi, on se fait des idées dans la tête. On pense qu’on est limité par rapport à certaines opportunités. Mais, si on est qualifié et déterminé pour ce qu’on aime, et ce qu’on veut dans la vie, je pense que c’est facile de l’obtenir », dit-il des suites de ses expériences au Bénin. 

Pour Michael, tout a commencé par un stage académique.  « Je devais faire un stage académique pour soutenir ma Licence. A l’époque, c’était le seul endroit où on peut vite décrocher de stage. J’ai déposé dans dix endroits différents, et c’est là-bas qu’on m’a rappelé. Je suis allé, j’ai soutenu et puis après j’ai déposé mes dossiers pour un stage professionnel et on m’a rappelé », confie-t-il avec enthousiasme. 

« Il n’y a pas eu de ce n’est pas un béninois et autre. J’étais à la direction des systèmes d’information. Un aîné centrafricain qui avait fait son expérience m’a demandé d’aller déposer mes dossiers et on m’a rappelé. On s’occupe de l’informatique du bâtiment dans le pôle ou j’ai travaillé », dit-il.

De cette expérience, Michael estime que lorsqu’on a les compétences les barrières des origines n’existent pas. « Ce n’est pas un problème la nationalité. Si tu es qualifié, si tu es compétent rien ne peut te retenir. Parce que, si tu es qualifié, et qu’on a besoin de tes compétences dans le pays ; je pense qu’on va briser les barrières pour te recruter. C’est pour cela que les Américains disent ‘’Yes we can’’ », enchaîne-t-il. 

De son avis, personne ne peut cacher la lumière du soleil de ses deux mains. « Si tu es compétent, rien ne peut te retenir, que tu sois chez toi ou ailleurs. On a des africains qui excellent à l’étranger. Le meilleur tik-tokeur du monde entier est un Sénégalais, qui excelle aux États-Unis. Je pense que rien ne peut retenir un être humain s’il est déterminé », soutient-il. 

Des difficultés d’intégration ?

De l’avis de Michael, à l’étranger on réussit vite et de la même manière on est exposé à des dérives puisqu’il y a une certaine liberté. 

« Pour un début, je dirai que ce n’est pas facile de s’intégrer mais avec le temps, cela devient facile », dit-il.  Pour lui, la clé est de savoir s’entourer et faire des recherches pour savoir si dans le pays il y a une ambassade de son pays d’origine ou une communauté. Cependant, il ne s’arrête pas là. Il invite à prendre un temps pour observer au sein de la communauté la cohésion, notamment l’attitude de ses membres et les évaluer en fonction de ses objectifs. Et si elles n’y cadrent pas de savoir rebrousser chemin.

Si les avis de Michael peuvent être partagés, son expérience illustre tout de même la possibilité d’être Africain et de pouvoir faire valoir ses compétences dans un pays étranger en Afrique. Des exemples de cadres  promus hors de leur pays dans un pays autre que le leur en Afrique sont légions. 

Des avancées, mais des défis aussi…

Au Bénin, dans le secteur privé la question de nationalité ne se pose pas. Surtout avec les multinationales du secteur de la télécommunication ou encore des BTP (Bâtiments et Travaux Public), des travailleurs et même des responsables hiérarchiques de nationalité non béninoise, sont légion. Quant aux représentations d’institutions sous-régionales, là également, le problème ne se pose pas ; leur leitmotive aidant.

Dans l’administration publique, la quête de compétences et la mise à l’écart des partenaires politiques à la tête de certaines directions et offices de l’Etat a favorisé au Bénin la nomination à certains postes des non nationaux ; Que ce soit des Africains (Rwandais, Sénégalais, Togolais…) ou des Européens. 

Toutefois, cette donne n’a pas manqué de donner lieu à des levées de boucliers dans certains secteurs jugés sensibles par des citoyens. Une situation qui lève le voile sur la perception de la présence de non nationaux dans l’appareil d’Etat, à un certain niveau de responsabilité dans certains pays africains.


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