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Chez soi, vraiment ? Ces frontières qui freinent les trajectoires de vie
Découverte
Chez soi, vraiment ? Ces frontières qui freinent les trajectoires de vie
Koffi Dzakpata 🇹🇬
Koffi Dzakpata 🇹🇬
July 03, 2025

Aujourd’hui, être « chez soi » n’est plus une évidence. Pour des milliers de jeunes Africains, ce sentiment d’appartenance est mis à l’épreuve par un système de frontières (géographiques, administratives, économiques) qui conditionne leur avenir. Dans un monde où voyager est un droit pour certains et un rêve inaccessible pour d’autres, comment définir l’idée d’un « chez soi » ? À quoi tient-il vraiment : au lieu de naissance, aux papiers, au regard des autres, à la sécurité ou à la dignité ?

Des passeports qui pèsent lourd

Dans l’indice mondial de la liberté de voyager, « Henley Passport Index 2024 », le Togo figure parmi les pays dont les citoyens ont un accès limité à d’autres territoires : seulement 60 destinations sans visa, contre plus de 192 pour un passeport européen. Ce déséquilibre n’est pas qu’administratif : il est existentiel.

Le Henley Passport Index 2024, publié par Henley & Partners, classe les passeports en fonction du nombre de destinations auxquelles leurs détenteurs peuvent accéder sans visa préalable. Singapour possède le passeport le plus puissant en 2024, offrant un accès sans visa à 195 destinations. Le Japon, la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne figurent également parmi les pays les mieux classés, avec un accès à 192 destinations. Le Togo occupe la 63e place dans l’indice.

Partir, une nécessité plus qu’un choix

Les frontières ne régulent pas seulement les déplacements, elles créent des trajectoires forcées. Pour beaucoup, la migration n’est pas un caprice, mais une échappatoire. Le taux de chômage au Togo est passé de 3,20 % en 2023 à 3,10 % en 2024. Le taux de chômage au Togo a en moyenne été de 4,00 % entre 1991 et 2024, atteignant un pic historique de 4,70 % en 2014 et un niveau record de 3,10 % en 2024, selon Trading Economics. À cela s’ajoutent l’instabilité climatique, les conflits, et le manque de perspectives locales.

Un « chez soi » conditionnel pour les migrants

Même après des années à l’étranger, de nombreux migrants ne sont jamais pleinement considérés comme chez eux. En 2022, environ 1,08 million de citoyens non-européens se trouvaient en situation irrégulière dans l’UE, ce qui indique une augmentation de 59 % par rapport à 2021 (679 730), souvent dans des situations précaires.

Redéfinir « chez soi » : un droit, pas un privilège

Les jeunes Africains sont trop souvent assignés à résidence par des politiques migratoires injustes. Or, la liberté de mouvement est un droit fondamental inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 13). Redéfinir ce que signifie « être chez soi », c’est aussi questionner un système où la mobilité est un privilège de quelques-uns.

Vers des alternatives plus humaines

Il est temps de sortir d’une vision fermée de l’appartenance. On peut promouvoir les voies légales et sécurisées de mobilité (bourses, volontariat, programmes de migration circulaire) ; renforcer l’accès à l’information fiable pour éviter les illusions et les dangers de la migration clandestine.

Être chez soi, c’est pouvoir se sentir en sécurité, reconnu, libre d’aller et venir. Tant que cela restera un luxe pour une partie du monde, alors la frontière ne sera pas seulement une ligne sur une carte, elle sera une blessure ouverte dans l’humanité commune.


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